Panorama semestriel 2025 #1

À l’aube de 2025, la légitimité de l’ordre mondial hérité de la chute du rideau de fer se heurte plus que jamais à la « Superpuissance ambivalente » des États-Unis telle qu’H. Kissinger la décrivait déjà dans son livre, mais aussi à des accusations de « doubles standards » entre nord et sud, tant dans l’application des droits humains et des libertés que dans la prise en compte des émissions de CO2. Quant à la répartition des puissances, sur la même période écoulée entre 1990 et 2023, le poids des États-Unis dans le PIB mondial a stagné – régressant même légèrement de 27% à 26% – quand celui de la Chine a été multiplié par 10 environ, passant de 1,7% à 16,9%. Si l’on ajoute l’évolution du poids des puissances intermédiaires telles que les BRICS, on comprend combien l’équation géopolitique a profondément évolué, sans peut-être que l’on réalise combien cela aurait d’impacts sur la « géo-économie ».

Cette nouvelle donne pose plusieurs interrogations pour qui s’intéresse aux économies émergentes et en développement : comment intégrer les facteurs géopolitiques dans les modèles économiques ? Quels mécanismes de résilience pour amortir les chocs géopolitiques ? Et surtout, comment encourager des dialogues bilatéraux ou multilatéraux capables d’atténuer les risques de fragmentation ?

Une fois de plus, ce Macrodev semestriel ne prétend pas répondre à toutes ces questions, mais il essaye d’apporter un éclairage, pour que l’incertitude dans laquelle nous vivons ne nous prive pas de réfléchir à des avenirs plus apaisés.