Au Congo, le projet Mosala pour renforcer l'adéquation formation - emploi

Alors que les 15-29 ans représentent environ un tiers de la population totale, la situation des jeunes congolais sur le marché du travail s’est fortement détériorée depuis quelques années. En 2022, seulement 19 % d’entre eux ont un emploi et 37 % ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (NEET). Les femmes sont significativement et négativement discriminées dans leur parcours de formation et d’insertion : elles occupent des emplois de moins bonne qualité et le plus souvent dans le secteur informel ou domestique. De manière complémentaire, le niveau de pauvreté, le lieu de résidence, l’appartenance à une communauté autochtone ou encore le fait de présenter une forme de handicap impactent très significativement l’accès à une formation et à un emploi décent. 

L’analyse des barrières à l’emploi des jeunes, montre que le manque de formation constitue une entrave importante à leur insertion. Beaucoup de jeunes pâtissent également de la pénurie d’emplois qui caractérise le marché du travail congolais et du déficit d’expérience professionnelle. 

Les résultats de l’Enquête sur la transition à la vie active (ETVA), réalisée en 2022, montrent enfin l’insuffisance et l’inadaptation de l’accompagnement vers l’emploi et la préparation à l’insertion des jeunes. 

Placé sous l’égide du Ministère de la jeunesse et des sports, de l’éducation civique, de la formation qualifiante et de l’emploi (MJSECFQE), le projet « Mosala » vise à accompagner les jeunes congolais et congolaises dans leur parcours d’insertion professionnelle et à couvrir les besoins des employeurs en ressources humaines qualifiées notamment dans les filières clés de la diversification économique du pays en réduisant les inégalités femmes/hommes en matière d’accès à un emploi de qualité. Ce projet se décline en trois composantes, qui visent, respectivement, à : 

• Appuyer la structuration et le pilotage du dispositif de la formation qualifiante et de l’emploi (politique nationale de l’emploi et de la formation, système d’information sur le marché du travail et la formation au travers d’un observatoire de l’emploi et de la formation qualifiante incluant spécifiquement la question du genre) au sein de la Direction générale de la formation qualifiante et de l’emploi (DGFQE) ;
• Appuyer le Fonds national pour l’employabilité et l’apprentissage (FONEA) dans ses activités de mise en œuvre des actions de formation qualifiante adaptée aux besoins du marché de l’emploi (renforcement des compétences des jeunes et de la qualité de l’offre de formations dans les secteurs porteurs (notamment l’agriculture, le tourisme durable et l’industrie), promotion de l’apprentissage et de l’insertion des jeunes) ;
• Appuyer la mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement vers l’emploi de l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE) (insertion professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi en ciblant particulièrement les femmes et les NEET et information et d’orientation sur le marché du travail).

Le projet bénéficiera à 5 000 jeunes, dont 50 % de jeunes femmes, qui seront accompagnés dans un parcours d’insertion professionnelle. Trois services publics de l’emploi et de la formation qualifiante seront renforcés et outillés pour mieux orienter et accompagner les jeunes, diplômés ou non, vers un emploi de qualité. Des offres de formations, en lien avec les secteurs clés de l’économie nationale ciblés seront consolidées et rendues plus pertinentes et leur qualité certifiée.