Appui à la mise en oeuvre du Plan national de développement du secteur eau au Togo

Le Togo a une couverture en eau potable insuffisante avec seulement 57 % de la population ayant accès à un point d’eau amélioré. Les situations les plus dégradées se trouvent dans la région des Savanes et en milieu semi-urbain. Le secteur eau est animé par deux acteurs publics : la Société de patrimoine eau et assainissement en milieu urbain et semi-urbain (SP-Eau), qui a un contrat de concession, et la Togolaise des eaux (TdE), société d’exploitation sous contrat d’affermage.

Forte d’une longue expérience de coopération avec le pays dans le secteur de l’eau et l’assainissement, l’AFD a été sollicitée pour apporter son appui technique et financier à la mise en place et à la réalisation du plan d’investissement prioritaire de la SP-Eau, en lien avec la TdE. Ces investissements s’inscrivent dans le Plan national de développement (PND 2018-2022) et sont repris dans la feuille de route gouvernementale 2025.

La mise en œuvre du projet PND-Eau est entièrement financée par l’AFD. L’objectif général est de contribuer significativement à l’amélioration de la qualité de vie des populations et au développement économique des centres urbains et semi-urbains du pays. 

Le déploiement du plan se décline suivant quatre composantes : 

• Alimentation en eau potable des villes des Savanes (Dapaong, Cinkassé, Tandjouaré, Korbongou, Gando et Mandouri sur la rivière Oti) à partir essentiellement des eaux du lac Dalwak. Il inclut également deux zones semi-urbaines : Kountong-Bong et Bougou.
• Alimentation en eau potable de six centres semi-urbains dont deux sous gestion communautaires (Gandé et Soudou Tchalimdé) et quatre sous gestion de la TdE (Kabou, Amou-Oblo, Wahala, Glei).
• Extension des réseaux d’adduction d’eau exploités par la TdE dans les villes principales en vue d’accroître le pourcentage de couverture des ménages, y compris à Lomé.
• Élaboration du Plan directeur sectoriel Eau du Grand Lomé et réalisation d’études stratégiques pour le secteur.

La maîtrise d’ouvrage est assurée par la SP-Eau, le bénéficiaire final du projet. Elle a mis en place une équipe projet composée du personnel SP-Eau renforcé par du personnel détaché de la TdE. Un comité de pilotage avec le ministère de l’Eau et de l’Hydraulique villageoise, le ministère de l’Économie et des Finances, la SP-Eau et la TdE, a été mis en place. Pourront être sollicités plus tard les partenaires du secteur (BOAD, UE, BEI, Banque mondiale, Fonds koweïtien) pour participer au financement de la seconde phase du projet dont les principaux investissements seront définis au cours de la table ronde des bailleurs de fonds prévue à la fin des études stratégiques de la phase 1 du PND Eau/AFD.

Le projet de mise en œuvre du Plan national de développement Eau est totalement financé par un prêt souverain AFD de 40 millions d’euros d’une durée de vingt ans, avec un différé de cinq ans. Le prêt est rétrocédé sous forme de dons à la SP-Eau afin d’assurer la viabilité financière du projet et des deux acteurs (SP-Eau et TdE). 

L’utilisation du financement se répartit comme suit :

• 27 500 000 € (68,75 % du montant global) dédiés à la composante 1 (Alimentation en eau potable des villes des Savanes) ;
• 5 000 000 € (12,5 %) dédiés à la composante 2 (Alimentation en eau potable de six centres semi-urbains) ;
• 3 000 000 € (7,5 %) dédiés à la composante 3 (Extension des réseaux d’adduction d’eau exploités par la TdE dans les villes principales) ;
• 4 500 000 € (11,25 %) dédiés à la composante 4 (Élaboration du Plan directeur sectoriel Eau, réalisation d’études stratégiques).

Il est attendu que : 

• 205 000 branchements particuliers soient réalisés (environ 6 bénéficiaires par branchement) ;
• 125 000 personnes environ bénéficient d’un accès à une borne-fontaine ;
• un centre de traitement des eaux soit construit pour les principaux centres urbains des Savanes avec une capacité de traitement de 11 300 m³ par jour ;
• la réalisation d’études stratégiques permette d’envisager des projets futurs du secteur dans le cadre d’un dialogue sectoriel sur une longue période (dix ans).