Haïti

Vulnérable au changement climatique et marqué par les catastrophes naturelles, Haïti est aussi un pays jeune. Pour freiner l’émigration massive et lutter contre le sentiment d’exclusion de sa jeunesse, Haïti doit relever plusieurs défis : éducation, développement rural, santé et aménagement urbain. Ce sont les domaines dans lesquels l’AFD l'accompagne.

Contexte

Dans les Grandes Antilles, Haïti partage l’île Hispaniola avec la République dominicaine. Sur la trajectoire des cyclones et à l’intersection de plaques tectoniques : Haïti est particulièrement exposé aux catastrophes naturelles, comme le rappellent le séisme de 2010 et plus récemment l’ouragan Matthew en 2016.

L’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, c’est aussi le plus pauvre du continent américain. L’État peine à fournir les services de base (éducation, santé, infrastructures) à sa population. Une situation qui entrave la jeunesse haïtienne, qui rencontre également des difficultés d’accès à l’emploi, et entraîne une émigration massive.

C’est justement sur cette jeunesse, une richesse autant qu’un défi, que le pays veut miser pour l’avenir.

L’AFD, partenaire d’Haïti depuis 40 ans, finance, sous forme de dons, des projets conçus et mis en œuvre par l’Etat dans les domaines suivants : l’éducation et la formation professionnelle, la santé, l’aménagement urbain, l’environnement et le développement rural. Notre action se distingue par un appui aux administrations locales pour renforcer leur gouvernance mais aussi un fort soutien aux initiatives des ONG et au secteur privé via Proparco ou le mécanisme de partage des risques Ariz.

Depuis 1976, l’AFD a soutenu 110 projets en Haïti, dont 40 projets portés par des organisations de la société civile.

L'agence AFD Haïti est rattachée à la direction régionale océan Atlantique.

Notre approche

"L’AFD et Haïti : miser sur la jeunesse et réduire les inégalités"

En Haïti, 34 % de la population a moins de 15 ans. La jeunesse est probablement la plus grande richesse du pays, c’est aussi son plus grand défi. Si les chiffres de la scolarisation augmentent, la qualité de l’enseignement reste médiocre.

Le ministère de l’Éducation haïtien met le « cap sur la qualité » et entend améliorer la formation des enseignants, maillon clé du système éducatif, et adapter les programmes aux besoins de la société. Soutenant cette ambition, l’AFD accompagne la réforme du système éducatif pour renforcer la qualité de l’enseignement au niveau du collège et du lycée.

Quant à la formation professionnelle, elle n’est pas assez efficace : peu en adéquation avec les besoins réels, elle ne permet pas l’intégration des jeunes diplômés. Et les employeurs ne trouvent pas les compétences qu’ils recherchent sur le marché du travail. Rapprocher l’offre et la demande est l’un des grands enjeux pour le développement économique du pays.
L’AFD s’est engagée au côté de l’Institut national de la formation professionnelle pour relever le défi de l’emploi des jeunes et doter l’économie haïtienne de compétences adaptées aux besoins de ses entreprises, petites et grandes.

Notre appui porte essentiellement sur trois domaines : la formation aux métiers de l’eau, la mise à niveau des filières de la construction, de l’électrotechnique et de la mécanique automobile, et la modernisation de l’Institut national de formation professionnelle.

Le secteur agricole compte pour près d’un quart du PIB national. 60 % de la population active travaille dans l’agriculture. Malgré un fort potentiel, le secteur fait face à des entraves à son développement : une gestion de l’eau complexe, le morcellement des terres, l’insécurité foncière, des difficultés d’accès au marché, une forte ouverture commerciale qui favorise les importations à bas coûts. Des entraves exacerbées par la croissance démographique et le changement climatique auquel Haïti est particulièrement vulnérable. Conséquence : la production peine à satisfaire la demande intérieure. L’approvisionnement en céréales dépend à près de 50 % des importations. Il est donc essentiel de renforcer la sécurité alimentaire.

Forte d’une expérience de longue durée dans le développement rural, l’AFD contribue à l’accroissement des productions agricoles et à la réduction de la pauvreté en milieu rural. A travers le projet SECAL nous améliorons les revenus de près de 800 petits producteurs de maïs, haricots et banane plantain. Nous soutenons également des filières porteuses de l’agroforesterie comme le café, le cacao ou le vétiver.

Malgré de gros progrès dans la lutte contre le sida, les indicateurs de santé haïtiens restent les plus faibles du continent américain. L’espérance de vie est de 61 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. Le taux de mortalité infantile est de 59 pour 1000 naissances.

Nous renforçons le système sanitaire du pays avec :

la reconstruction de l’hôpital universitaire d’État d’Haïti, la mise aux normes des bâtiments, détruits à plus de 50 % par le séisme de 2010, et la formation du personnel médical pour augmenter la qualité des soins.
le projet Timama pour améliorer la santé maternelle et infantile, ainsi que la nutrition et la prise en compte des violences liées au genre. Financé par l’AFD, ce projet est mis en œuvre par des ONG françaises et haïtiennes depuis août 2016 dans les départements de la Grande-Anse, du Sud et du Nord-Ouest.

Plus de 50 % de la population haïtienne vit en ville. Dans la région de Port-au-Prince, 80 % de la surface urbaine correspond à des quartiers précaires, mal desservis, sans accès à l’eau et aux services essentiels.

L’action de l’AFD consiste à lutter contre toutes les formes d’exclusions dans les villes et améliorer leur résilience face aux chocs et intempéries.

Nous finançons différents projets pour :

réaménager des quartiers fortement touchés par le séisme de 2010. Le projet a démarré par l’élaboration d’un schéma d’aménagement réalisé avec les habitants : une première dans le domaine. Au programme : des voiries pour désenclaver ces quartiers, la mise aux normes parasismiques des logements et un appui aux institutions locales du secteur urbain sur la réglementation ;
gérer les déchets au Cap Haïtien, et mieux structurer la chaîne, de la collecte jusqu’au traitement. Objectif : améliorer la santé publique et optimiser le capital touristique de la région ;
réhabiliter la route Hinche-Saint Raphaël, et mieux relier Port-au-Prince à Cap Haïtien, axe essentiel pour le développement de l’île.