Programme SAIR : Systèmes alimentaires inclusifs et résilients au Niger

Afin de contribuer à l’accélération de la mise en oeuvre de l’initiative de la Grande Muraille verte dans un contexte de sécurité alimentaire fortement dégradé, l’AFD a initié en février 2022 un appel à projets crise et sortie de crise à l’intention des organisations de la société civile déjà présentes dans les onze pays de l'initiative. La finalité : prévenir et atténuer les conflits liés à l’effet anthropique et/ou climatique sur les ressources naturelles, en renforçant la résilience des systèmes alimentaires par l’appui aux filières protéines végétales, contribuant ainsi également à la mise en oeuvre de l’initiative pour le développement des protéines végétales lancée à l’occasion du sixième sommet Union européenne-Union africaine. Dans la zone visée, en dépit des dynamiques productives autour des activités agro-haliosylvo- pastorales qui continuent d’occuper une large majorité d’actifs en milieu rural, la situation alimentaire de la zone ciblée est précaire. L’insécurité alimentaire structurelle concerne ainsi entre 10 et 15 % de la population selon les estimations disponibles.

Le projet a pour objectif général de contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition au Niger, en proposant un modèle de développement durable permettant d’améliorer les conditions de vie des communautés concernées à travers un ensemble concerté et cohérent d’interventions visant l’exploitation et la gestion durable des terres et ressources naturelles locales. Le projet sera mis en oeuvre dans quatre communes : Dan Kassari et Matakari dans la région de Dosso et Allela et Bazaga dans la région de Tahoua.

Le projet sera porté par Swissaid en partenariat avec CONCERN WORLDWIDE

Le projet s’articule autour de trois composantes :

• Renforcement institutionnel et gouvernance locale : appui à la mise en place de dispositifs inclusifs de concertation au niveau décentralisé visant à améliorer la gestion locale des ressources naturelles (huit rencontres de concertation multi-acteurs organisées par commune, 80 % des comités de surveillance environnementaux fonctionnels à la fin du projet).
• Renforcement du capital économique et environnemental : cet axe entend renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle via l’intensification et la durabilité des systèmes de production (maintien de la fertilité des sols, sécurisation des ressources et protection des écosystèmes avec 800 ha en conversion vers des systèmes agroécologiques et l’appui au développement économique des populations locales par la promotion de produits locaux et la création de chaînes de valeur autour des filières protéines végétales. Parmi les résultats attendus : restauration des terres dégradées (800 ha bénéficiant de programmes de conservation/restauration), aménagement et protection des formations végétales naturelles, sécurisation et mise en valeur des ressources pastorales (500 km de couloirs de passage et aires de pâturages balisés).
• Plaidoyer et mobilisation des ressources autour de l’initiative : les collectivités territoriales seront renforcées sur la planification, l’accompagnement, le financement et le suivi des opérations de restauration et de gestion durable des terres. Au niveau national, le projet facilitera la coordination entre les entités décentralisées et l’Agence nationale de la Grande Muraille verte (ANGMV) pour un meilleur suivi et accompagnement des initiatives locales (cinq missions d’appui réalisés par ANGMV au niveau décentralisé).
  
  Grace à des synergies avec d’autres programmes régionaux, l’action favorisera l’échange de connaissances et l’apprentissage autour de l’initiative (12 micro-projets portant sur la restauration des ressources naturelles soumis par les acteurs locaux).