Le BRT (Bus Rapid Transit) de Peshawar, un projet qui réduit les inégalités de genre

La population de la ville de Peshawar, aujourd’hui estimée à 1,8 million d’habitants, devrait avoisiner 3 millions d’ici 2030. La demande de mobilité à Peshawar croît rapidement. Comme dans la plupart des villes des pays émergents, elle est aujourd’hui caractérisée par des transports en commun assurés de manière ‘artisanale’ et non-réglementée, un niveau de congestion routière très élevé en dépit du faible taux de motorisation, une prédominance des trajets à pied et une absence de régulation publique efficace. Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) de Peshawar s’inscrit dans la stratégie du gouvernement central et du gouvernement du Khyber Pakhtunkhwa (KP) d’améliorer les infrastructures urbaines ; et en particulier de promouvoir les modes de transport urbains de masse.

Le projet promeut une approche qui combine efficacement la massification sur un corridor en site propre de 26 km (suivant une approche « rue complète », avec la reprise des trottoirs et des pistes pour deux-roues) et une couverture plus large par un réseau secondaire de voies de bus de rabattement (54 km), soit au total 80 km de lignes de BRT. Une flotte de bus hybrides (diesel‑électrique) circule, régulée par un poste de contrôle centralisé. Le projet inclut également des mesures ad hoc pour favoriser l’accès des femmes au transport, des réformes institutionnelles structurantes et un plan de transition du secteur du transport artisanal. Le coût total du projet est de 572 millions de dollars USD.

La finalité du projet est d’améliorer la qualité de vie à Peshawar et de favoriser l’usage d’un système de transport collectif de qualité. Le projet en cours de mise en oeuvre bénéficiera à l’ensemble de la population de Peshawar et à un minimum de 500 000 habitants qui auront directement accès à l’ensemble des lignes de ce corridor de BRT dont la fréquentation journalière cible est de 480 000 passagers. Le projet s’accompagne de la création d’une autorité de transports et de la transformation du secteur de transport artisanal. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est estimée à 32 000 tCO2eq/an.