La télémédecine au service du désenclavement médical

Pour améliorer l’accès aux soins spécialisés de la population de l’archipel (6 500 habitants), seul territoire français en Amérique du nord, le centre hospitalier François Dunan (CHFD) de Saint-Pierre-et-Miquelon développe un programme de télémédecine. Ce programme entend répondre aux besoins d'une population vieillissante et par l’accroissement des maladies chroniques. Il s’inscrit dans le cadre de son projet d’établissement avec comme axe de progrès prioritaire : l’aide au diagnostic, l’accompagnement et le suivi des missions de spécialistes métropolitains. Le projet d’établissement vise à assurer aux patients de l’archipel un accès à des soins de qualité, comparable à celui offert à la population résidant en métropole, à garantir une prise en charge rapide et à reconsidérer les coûts actuels de l’offre de soins, notamment ceux générés par les évacuations sanitaires (EVASAN) pour de simples avis de médecins spécialistes. Pour atteindre cet objectif, la télémédecine devient ainsi un levier essentiel en permettant au CHFD de mieux structurer sa mission de second recours spécialisé, en la rendant permanente et non plus seulement dépendante des visites des missionnaires ou des EVASAN. Cette opération dans le secteur de la santé à Saint-Pierre-et-Miquelon s’insère dans la stratégie de l’AFD dans l’Outre-mer visant à améliorer la cohésion sociale.

Le déploiement de la télémédecine à Saint-Pierre-et-Miquelon comportait : l'accès à une imagerie médicale de qualité, au service du diagnostic des maladies grâce à la télé-radiologie, les nouvelles thérapeutiques de l'accident vasculaire cérébral (AVC) permettant de réduire la fréquence des lourds handicaps, l'accès à des traitements modernes des maladies chroniques, du vieillissement, grâce par exemple à la télé-dialyse pour l'insuffisance rénale.

Les objectifs spécifiques du projet étaient triples :

• renforcer la mission de second recours du CHFD en s’appuyant de façon permanente sur des établissements de santé de métropole disposant des compétences et des expertises spécialisées, et assurer la continuité du suivi des maladies chroniques en dehors des missions sur place ;
• améliorer l’interface avec l’organisation des soins primaires de l’archipel ;
• réduire la dépense publique en EVASAN, là où de nouvelles organisations structurées par la télémédecine peuvent apporter un autre mode de prise en charge.