L’UICN, la Communauté du Pacifique et le Programme régional océanien de l’environnement, premiers bénéficiaires de l’initiative Kiwa

Annoncée par le président de la République française lors du One Planet Summit de 2017, l’Initiative Kiwa, dont le démarrage opérationnel a eu lieu en mars 2020, représente 35 millions d’euros en subventions (4,2 milliards F CFP) et fédère pour la première fois cinq bailleurs internationaux (Australie, Canada, France, Nouvelle-Zélande et Union européenne) autour de défis communs : la protection de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique à travers des solutions fondées sur la nature en Océanie.

 

Fruit d’une dynamique franco-européenne, l'initiative vise notamment à faciliter l’accès des populations du Pacifique aux financements verts et à mutualiser l’action des partenaires financiers régionaux et internationaux, tout en favorisant la coopération régionale.

 

La protection de la biodiversité du Pacifique, un enjeu majeur

 

Il y a en effet urgence à agir. Alors que les États et territoires insulaires du Pacifique ne représentent que 0,03 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique et aux risques de détérioration de leurs écosystèmes. « L’Océanie abrite actuellement six des 35 "points chauds" recensés dans le monde, détaille Caroline Edant, chargée de mission biodiversité et climat à la direction régionale Océan Pacifique de l’AFD à Nouméa, c’est-à-dire les zones de la planète à la fois très riches en espèces et fortement menacées. »

Un quart des récifs coralliens, écosystèmes les plus riches en diversité biologique, sont notamment localisés dans le Pacifique. Pour les 30 000 espèces végétales qui y sont également répertoriées, les taux d’endémisme - soit la présence exclusive naturelle d'un groupe biologique dans une région géographique délimitée - sont extrêmement élevés, de 75 à 90 %.

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« Aujourd’hui, cette biodiversité unique est parfois déjà dégradée par la pollution des milieux, la destruction des habitats naturels en raison des incendies, l’introduction d’espèces invasives et les impacts du dérèglement climatique », complète Caroline Edant. La région possède notamment le taux le plus élevé au monde d’espèces menacées d’extinction. À titre d'exemple, plus de 1 200 espèces d’oiseaux ont disparu en Océanie au cours des trois derniers millénaires.

Les SFN, une alternative innovante à l’ingénierie classique

Face à la grande vulnérabilité de la zone au changement climatique, les solutions fondées sur la nature ont un rôle déterminant à jouer. « Il s’agit d’actions qui visent à protéger, gérer de manière durable et restaurer les écosystèmes menacés pour relever des défis de société comme celui de l’adaptation au changement climatique tout en assurant le bien-être humain, décrypte Caroline Edant. Par exemple, la restauration des écosystèmes forestiers de la zone Pacifique permettra de renforcer leur rôle de protection face aux inondations et de limiter les glissements de terrain. La restauration des mangroves, de son côté, permettra de protéger les habitants, les infrastructures et les terres productives le long des côtes face aux risques de tempêtes et cyclones. »

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Innovante à plus d’un titre, Kiwa acte la volonté commune de cinq partenaires internationaux de mutualiser leurs efforts pour l’appui aux États et territoires insulaires du Pacifique en réponse à un défi commun. Offrant à travers sa gouvernance un espace de dialogue unique, elle représente également la première coopération d’aide au développement de la France avec ses partenaires canadien, australien et néo-zélandais, participant ainsi à la mise en œuvre de la stratégie française dans l’Indopacifique. Enfin, l’initiative permet de soutenir des projets régionaux qui se déroulent à la fois dans des États insulaires et dans les territoires français du Pacifique.

Une collaboration inédite par son ampleur

Pour ce faire, l’initiative s’appuie sur une collaboration inédite actée le 18 novembre 2020 à Nouméa par la signature de trois conventions de financement entre l’AFD et la Communauté du Pacifique (CPS), le Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en marge de la 50^e session du Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA) de la CPS. Le PROE et la CPS seront les principales organisations intergouvernementales scientifiques et techniques de la région qui appuieront les potentiels bénéficiaires de l’initiative dans le montage de projets.

L’initiative s’attache à travailler à l’échelon local avec des appels à projets gérés par l’UICN dans 18 États et territoires insulaires du Pacifique, ainsi qu’à l’échelon régional à travers un guichet dédié aux projets régionaux suivi par son secrétariat, situé à Nouméa au sein de la direction régionale Océan Pacifique de l’AFD. L’AFD assurera la mise en œuvre de l’Initiative Kiwa durant cinq ans.

Pour aller plus loin : consulter la page dédiée Initiative Kiwa

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