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Offre de formation du Campus AFD, Sarah Marniesse : « Nous voulons susciter l’envie et les idées »
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Depuis Marseille ou sur le terrain, le Campus AFD forme les acteurs chargés, dans les pays du Sud, de penser ou de mettre en oeuvre les grandes transitions de notre époque. Sarah Marniesse, responsable du Campus AFD, présente le tout nouveau « non-catalogue » de formations perpétuellement en mouvement.
Comme en témoigne son portail, le Campus AFD brasse une formidable variété de formats pédagogiques et de thématiques, allant d’un Mooc de 12 heures sur les transitions écologiques dans les pays du Sud à une vidéo de 6 minutes sur le management à distance. 15 000 auditeurs ont ainsi été accompagnés l’année dernière, dont 13 000 en ligne. Un succès collectif, puisque les partenaires sont étroitement associés à la conception de l’offre de formation.
Lire aussi : L'offre de formation du Campus AFD
Cette philosophie est le fruit de trois années de réflexion et de repositionnement, récemment concrétisées par la publication d’un « non-catalogue » de formations. Sarah Marniesse, responsable du Campus AFD, nous présente l’esprit de cette publication en mouvement.
Quelle est la philosophie de ce « catalogue qui n’en est pas un » ?
Sarah Marniesse : Le Campus AFD, « petite » institution dans l’institution Agence française de développement, a vu le jour en 1961, sous une autre forme, pour renforcer les compétences techniques des cadres, principalement dans des contextes de décolonisation. Par la suite, il a été nécessaire de nous mettre en phase avec la complexité accrue à laquelle les acteurs des transitions sont aujourd’hui confrontés, aussi avons-nous repositionné notre offre de formation, en nous interrogeant sur la notion de transition et les compétences nécessaires pour la mener.
Philosophiquement, celle-ci combine deux dimensions : le changement et le sens. Pour mener une transition, il faut être capable de transformer et de donner du sens, deux objectifs qui mobilisent des compétences spécifiques. Être un bon gestionnaire ne suffit pas… Il faut comprendre dans sa complexité le monde dans lequel nous évoluons, avec une approche nécessairement multidisciplinaire. Il faut disposer de compétences techniques et de savoir-être : savoir créer, collaborer, projeter, inspirer. Nous avons donc articulé notre offre autour de trois ensembles de compétences : les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être.
Nous défendons en outre l’idée qu’une formation est valable à un moment et à un endroit donnés, en réponse à des besoins précis. Face à de perpétuelles mutations, il faut être dans l’adaptation. Nous avons donc réalisé un « non-catalogue », émaillé d’exemples de formations à adapter selon les contextes, pour susciter l’envie et les idées.
En quoi consiste l’offre de formation ?
À l’exception des Moocs qui sont relativement figés, les parcours que nous proposons sont souples, sur le fond comme sur la forme. En présentiel, en digital et le plus souvent hybrides ; diplômants, certifiants ou non ; co-construits avec des universités ou collectifs du Sud et/ou du Nord, ils ont vocation à être développés, adaptés, enrichis. Ils abordent toutes les thématiques nécessaires aux acteurs des transitions et sont conçus avec l’appui de partenaires pédagogiques et de neuroscientifiques.
En savoir plus : la page dédiée Campus AFD
Les formations sont destinées aux partenaires et clients de l’AFD, et plus largement aux « acteurs du changement » sur les territoires du Sud, qu’ils soient amenés à penser ou à mettre en œuvre un projet : cadres de grandes entreprises, de collectivités, startupers, représentants de la société civile, élus… En un mot, à toutes celles et ceux qui veulent faire avancer leur pays, leur territoire, dans une démarche de développement durable, et qui ont besoin d’acquérir des compétences.
Certaines formations sont portées directement par le Campus AFD et diffusées par nos agences sur le terrain ; d’autres, de plus en plus nombreuses, sont montées avec des partenaires – notamment des universités et des associations, qui jouent un rôle important dans la diffusion. Nous intervenons de plus en plus en gérant des volets de projets portés par les divisions techniques ou les filiales du groupe AFD.
Quelles évolutions prévoyez-vous ?
La constante évolution de l’offre de formation est justement au cœur de notre repositionnement. Nous nous définissons comme un laboratoire pédagogique et explorons en continu de nouvelles approches avec des partenaires pédagogiques ou des neuroscientifiques. Avec eux nous testons des outils, notamment digitaux. Par ailleurs, nous élargissons petit à petit les thématiques abordées, afin de couvrir tous les champs d’intervention de l’AFD. Enfin, nous sommes en recherche permanente de nouveaux partenaires et bénéficiaires.
En parallèle, un projet d’université d’entreprise se profile : nous nous dirigeons vers plus de formations pour l’interne, dans la continuité d’un premier projet pilote qui fonctionne très bien. L’université d’entreprise va nous permettre de travailler de façon plus étroite avec l’interne et de mixer encore davantage les publics. En somme, ce « non-catalogue » pose un concept et un positionnement ; désormais, nous allons continuer à le creuser.