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2 millions d’euros pour l’adaptation au changement climatique du bassin du Congo
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Véritable poumon de l’Afrique, le bassin du fleuve Congo est aujourd’hui confronté à de nouvelles menaces qui fragilisent son écosystème, l’un des plus riches au monde. Afin de mieux détecter celles-ci et construire une politique d’adaptation au changement climatique cohérente à l’échelle de l’ensemble des dix pays de la zone, l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) s’associent à un projet de gestion intégrée des eaux du fleuve, mis en oeuvre par la Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha.
Couvrant plus de dix pays, le bassin du fleuve Congo est le premier d’Afrique et le deuxième du monde, en superficie comme en volume. C’est aussi le deuxième massif forestier tropical de la planète, soit un vaste puits de carbone avec des écosystèmes uniques qui abritent 60 % de la biodiversité africaine. 80 millions d’habitants dépendent de ces ressources, qui sont aussi une potentielle source de développement économique durable pour les États du bassin (hydroélectricité, irrigation, pêche, navigation fluviale).
Hélas, de nombreuses menaces pèsent désormais sur ce capital environnemental, à commencer par le changement climatique, mais aussi la déforestation, l’urbanisation et la forte croissance démographique. Il est donc essentiel de parvenir à mettre en place des mécanismes de surveillance suffisamment performants pour suivre les évolutions de la qualité des eaux, de la densité des forêts ou de la diversité de la faune et de la flore, afin d’anticiper au mieux les risques qui pèsent désormais sur ce patrimoine inestimable.
Favoriser la coopération entre les dix pays du bassin
C’est pourquoi le FFEM et l’AFD sont désormais partenaires d’un projet de Gestion intégrée de la ressource en eau et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Congo (projet GIRE-SAT-Congo). Mis en œuvre par la Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS), il bénéficiera de deux subventions de 1 million d’euros attribuées respectivement par l’AFD et le FFEM.
Afin d’acter ce partenariat, la CICOS a signé une première convention de subvention avec l’AFD le 8 mai 2020, suivie d’une seconde avec le FFEM le 2 février 2021, en présence de Judith Enaw, secrétaire générale de la CICOS, François Pujolas, ambassadeur de France en République démocratique du Congo (RDC), et Didier Grébert, directeur de l’AFD à Kinshasa.
Comme le précise François Pujolas, ces deux conventions « ouvrent la voie à la collecte de données sur l’évolution hydrologique du fleuve Congo au niveau régional et renforceront la coopération des pays membres de la CICOS sur les questions liées à la gestion de l’eau. » Plus globalement, le projet se fixe pour objectif d’améliorer la résilience et l’adaptation au changement climatique du bassin par une augmentation de la quantité et de la qualité des données et informations produites sur la qualité de l’eau, une meilleure organisation de l’accès à ces données ainsi qu’un renforcement des mécanismes de partage des informations et applications liées à l’eau, aux usages et aux écosystèmes qui en dépendent.
Ces objectifs seront atteints grâce à la combinaison de techniques classiques (stations hydrométéorologiques in situ) et de technologies innovantes (altimétrie spatiale des eaux continentales, données satellitaires, modèles numériques…).
Trois axes d’intervention prioritaires
Le projet s’articulera autour de trois axes d’intervention opérationnelle, détaillés par Didier Grébert : « La première des priorités est de réhabiliter et mettre en place de nouvelles stations hydrométéorologiques in situ pour répondre aux besoins des pays. Cette collecte des données sera renforcée par le financement d’une thèse de doctorat sur le fonctionnement hydrique du bassin du Congo et de sa cuvette centrale, valorisant les données hydrométéorologiques disponibles ». Dans un second temps, poursuit le directeur de l’AFD à Kinshasa, « des applications seront développées pour rendre les données collectées et leur analyse plus accessibles aux administrations des pays membres et aux administrations régionales. Enfin, l’idée est de développer des parcours de formations pour permettre aux pays membres du projet de s’approprier ces nouveaux outils. »