Campus groupe AFD : un nouveau portail pour faire peau neuve

Comment le nouveau Campus groupe AFD a-t-il été pensé en matière d'innovation de l’approche pédagogique ? 

Sarah Marniesse : Reconfigurer le Campus a nécessité de réinterroger ses fondements. Quel sens pour le groupe AFD d’avoir son propre centre de formation ? Comment accompagner sa trajectoire dans ce moment de profondes transformations ? Si l’on pense par exemple au retard pris sur les Objectifs du développement durable et au risque d’effondrement systémique, nous n’avons plus d’autre choix que d'accompagner la transformation des modèles de vie qui régissent nos sociétés. Et pour ce faire, il faut changer les manières de penser qui ont conduit aux problèmes : par exemple l’hyper-consommation, la surexploitation des ressources, la compétition effrénée…

On prête à Albert Einstein la maxime suivante : « Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré ». Le Campus Groupe vise donc à créer des formations transformatrices, c'est-à-dire qui permettent d’acquérir des connaissances et capacités tout en changeant le niveau de conscience et en outillant pour transformer : on développe des compétences nouvelles pour produire une transformation en commun, avec en ligne de mire le collaboratif en lieu et place de la seule compétition.

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Le Campus groupe AFD s’ouvre et crée du lien. Qu’est-ce que cela veut dire et pourquoi est-ce important ?

C’est la raison d’être du Campus Groupe : penser ensemble des nouvelles compréhensions du monde, pour le transformer de manière durable. Aller vers des solutions créatives plus adaptées aux besoins, qui s’appuient sur la richesse du penser-ensemble. Le nouveau Campus ambitionne d’être ce lieu d'accompagnement des transitions, où l’on renforce ses compétences-métier tout en dialoguant avec l’autre, pour penser ensemble de nouveaux imaginaires innovants. Concrètement, il s’agit de faire se rencontrer et réfléchir ensemble des chefs de projets, des intellectuels, des experts sectoriels, des bénéficiaires (entrepreneurs, agents de la fonction publique, artistes, etc.) pour mieux se connaître, s’enrichir, ce qui est une manière de réinventer la relation de solidarité Nord-Sud.

Nous articulons donc l’offre sur plusieurs marqueurs forts : les transitions bien sûr, qu’elles soient sociale, démocratique, économique ou financière ; la « fabrique intellectuelle » avec des partages d'idées qui permettent d’appréhender la complexité et le besoin de rénover la pensée, comme le propose la série « Des Nouvelles de demain » ; la fabrique de l’intelligence collective, marqueur fort de notre repositionnement, avec la Formation Play et ses déclinaisons ; « l’École des imaginaires », car l’Homme est une « espèce fabulatrice » et l’imaginaire est clé dans la transformation, avec des programmes de prospective positive pour se projeter dans un futur différent ; et enfin une exigence du soin, dans le management, le parcours des encadrants, dans le rapport aux autres et à l’autre en général : cette notion nous apparaît essentielle car elle est porteuse d’une véritable éthique de la relation, nécessaire pour transformer en profondeur nos manières d’être et d’agir.

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Comment se structure l'offre du Campus Groupe pour répondre à ces promesses ? 

Le nouveau portail du Campus Groupe propose un site ouvert, avec une partie réservée à la formation interne. Le nouveau catalogue de formations entend aligner les visions des différentes entités actrices de la solidarité internationale, pour solidifier le lien entre collègues et partenaires. À titre d’exemple, la troisième édition du Mooc sur les mobilités urbaines en Afrique vient d’être lancée. Évidemment, nous pensons que si les parcours digitaux sont importants, rien ne remplace le présentiel, pour tout ce que nous avons dit plus haut. Nos parcours sont souvent construits en trois étapes. Si l’on prend l’exemple de l’Urban Prospective Lab, les acteurs de collectivités locales du Sud s’y réunissent pour voir leurs villes autrement, pour sortir des schémas classiques de planification et de mobilité urbaine.

Au contact des autres, chacun se plonge dans des défis et des manières de faire différentes : d’abord ils appréhendent la complexité du sujet, sortent de l’approche en silos, remettent les problèmes dans un système. Ensuite vient la construction d’un imaginaire différent : penser des versions rêvées de l’espace, changer la manière de voir pour arriver à des conclusions innovantes. Puis vient le temps du développement des capacités d’intelligence collective, pour penser des solutions fortes et inédites. Ce faisant, l’approche collective permet d’apprendre à appréhender l’autre comme une opportunité d’apprendre, d’écrire un récit nouveau ensemble. Développer cette réflexivité nous permet de ne pas rester prisonniers de schémas mentaux qui nous empêchent de voir les choses autrement.

Découvrez le nouveau portail du Campus groupe AFD

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