Namibie

Active en Namibie depuis 1998, l’AFD soutient la politique de développement du gouvernement namibien grâce à des solutions de financement et une assistance technique. L’AFD collabore avec des partenaires gouvernementaux, des entreprises publiques, le secteur privé et la société civile pour promouvoir la transition vers une économie bas-carbone, protéger la biodiversité et réduire les inégalités socio-économiques.

Contexte

Après une longue lutte d’indépendance, la République de Namibie est officiellement proclamée en 1989, suite aux élections démocratiques tenues la même année. Pays vaste (1,5 fois la taille de la France) à la densité extrêmement faible (3 habitants/km2), la Namibie compte environ 2,5 millions d'habitants. Bordé par l’océan Atlantique, le pays partage ses frontières avec l'Afrique du Sud, le Botswana, la Zambie et l'Angola.

Majoritairement recouvert de désert, le pays concentre la zone la plus sèche de l’Afrique subsaharienne et les fortes périodes de sécheresse font de l’eau une ressource rare. Si moins de 5 % de la surface du pays est cultivable, la Namibie dispose cependant de ressources minérales considérables, notamment les diamants et l’uranium, faisant de l’industrie minière un secteur majeur. L'industrie de la pêche, l'une des plus productives au monde, constitue une autre source importante de revenus et d'emplois.

Malgré sa stabilité politique et économique, la Namibie est confrontée à d’importants enjeux sociaux : inégalités (deuxième pays le plus inégalitaire en 2015 selon l’indice de Gini), taux de chômage élevé (25 % de la population active), prévalence importante du VIH (11,5 % de la population entre 15 et 49 ans en 2019).Pourtant, c'est l'un des rares pays d'Afrique subsaharienne à fournir et maintenir un filet de sécurité sociale aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap, aux enfants vulnérables ou encore aux vétérans de guerre.

Dotée d’un patrimoine naturel unique, la Namibie a été le premier pays au monde à intégrer la protection de l'environnement dans sa constitution. Près de 6 % de son territoire est ainsi classé zone protégée, y compris les côtes du désert du Namib.

Présente dans le pays depuis 1998, l'AFD propose des solutions de financement diversifiées et une assistance technique pour accompagner le gouvernement namibien dans sa politique de développement. L'AFD travaille avec des partenaires variés (gouvernement, entreprises publiques, secteur privé et société civile) pour promouvoir une transition à faible émission de carbone, protéger la biodiversité et réduire les inégalités socio-économiques.

L'agence AFD Namibie rattachée à la direction régionale Afrique australe.

Notre approche

"L’AFD ET LA NAMIBIE : DES INFRASTRUCTURES BAS-CARBONE POUR PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ ET RELANCER L’ÉCONOMIE "

Étant donné le nombre limité de centrales électriques sur le territoire national, la Namibie importe jusqu'à 70 % de son électricité depuis les pays voisins. Cette électricité est majoritairement générée à partir du charbon. Pourtant, le pays dispose d'un fort potentiel en énergies renouvelables. Associé à l’exploitation agricole intense des sols namibiens, ce potentiel met en lumière la nécessité de mettre en place une utilisation durable des ressources naturelles.

C’est pour répondre à ce besoin que l’AFD a lancé en 2017 le programme Sunref, permettant aux entreprises namibiennes de « verdir » l’économie. Ainsi, trois banques locales ont chacune reçu une ligne de crédit de 15 millions d’euros pour financer des projets dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture durable et du tourisme. Les banques et les sponsors des projets ont également accès à une assistance technique à hauteur d’un million d’euros, grâce au financement du Fonds d’investissement environnemental de Namibie qui développe des projets écologiques.

En Namibie, l’accès au financement ne pose pas seulement problème aux entreprises vertes. C’est également une difficulté pour les populations vulnérables qui restent exclues du système bancaire traditionnel. Les 150 000 retraités du pays sont particulièrement touchés : ils reçoivent en effet leurs allocations en espèces et ne sont pas considérés comme solvables par la plupart des institutions financières. L’AFD soutient donc le développement de PostFin, une filiale de l’opérateur postal national dédiée à la microfinance et à des solutions d’épargne pour les populations à faibles revenus. Ce soutien se traduit par un prêt non souverain d’une valeur de 14,3 millions d’euros en monnaie locale, dont 50 % bénéficient aux retraités.

Après des années de croissance, l’économie namibienne est entrée en récession en 2017 et est de plus en plus vulnérable depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les autorités ont réagi en mettant en place diverses réformes fiscales et structurelles pour encourager l’activité économique et la croissance. Des mesures ont ainsi été prises pour promouvoir les partenariats public-privé. Pour épauler le gouvernement, l’AFD fait appel à l’expertise internationale via une aide de 400 000 euros au ministère des Finances pour identifier des projets réalisables et organiser des séances de formation.

La Namibie tente également de réduire la dette des entreprises publiques, qui s’élevait à 25 % du PIB en 2018. Après l’adoption d’une loi sur la gouvernance des entreprises publiques, les autorités encouragent l’autonomie financière des entreprises publiques commerciales, censées générer leurs propres revenus mais qui perçoivent toujours des aides du budget national. Pour remédier à cela, l’AFD a signé un accord de subvention de 500 000 euros pour une assistance technique au ministère des Entreprises publiques.

Enfin, l’AFD finance un programme de coopération technique entre Namport, l’autorité portuaire namibienne, et le port français de Dunkerque, à hauteur de 650 000 euros. En favorisant les échanges entre pairs et en réglant les services de consultance, ce projet vise à améliorer les performances financières et techniques, aux niveaux régional et international, tout en apportant une expertise précieuse à l’application d’une stratégie portuaire verte.

Bien gérée, la riche biodiversité namibienne pourrait fournir des bénéfices économiques significatifs à la population, notamment grâce au tourisme. Pour soutenir les efforts des autorités, l’AFD cofinance le Projet de gestion durable de la faune sauvage (SWM), une initiative du groupement de pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique coordonnée par la FAO et subventionnée par l’UE. Par le biais d’une subvention de 3,5 millions d’euros signée en 2020 avec la FAO, l’AFD soutient l’élargissement de ce projet de la Zambie et du Zimbabwe à la Namibie et au Botswana.

Malgré une bonne gestion de ses ressources naturelles, la Namibie reste particulièrement exposée au changement climatique. Le pays est en effet considéré comme le plus sec du sud du continent. Afin d’améliorer l’accès aux connaissances et de renforcer les compétences du gouvernement en termes de gestion de l’eau et de la sécheresse, l’AFD a approuvé une aide de 450 000 euros pour le financement d’une coopération technique entre le Bureau de recherches géologiques et minières français, le ministère de l’Agriculture, de l’Eau et de la Réforme agraire et le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme.

La pandémie de Covid-19 a en outre directement frappé les organisations dédiées à la protection de la nature en stoppant net le tourisme et les activités de chasse, qui représentent plus de 90 % de leurs revenus. Cette situation met en lumière la nécessité pour ces organisations de diversifier leurs sources de revenus. Afin de mettre en place un mécanisme novateur de paiement pour les services écosystémiques au niveau national, l’AFD apporte une aide de 200 000 euros au Fonds d’investissement environnemental.